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DISSERTAZIONI DI DOTTORATO 2019-2020

GAMBADATOUN Yemadjro Fiacre G.

Connaître le mystère – Connaître la sagesse.
La γνῶσις et l’unité ecclésiale et cosmique en Éphésiens 3,1-13

Mod.: R.P. Juan Manuel GRANADOS ROJAS

La présente étude est un essai de relecture d’Ep 3,1-13; une relecture attentive et attachée aux procédés rhétoriques de l’accumulation et de la répétition, largement caractéristiques de la lettre aux Éphésiens. En un premier temps, elle focalise sur le contenu ecclésial du μυστήριον, tel que décrit par la progression des vv.4-6. En un second temps, elle circonscrit le contenu gnoséologique de la πολυποίκιλος σοφία τοῦ θεοῦ notifiée aux forces cosmiques, sur la base du syntagme instrumental de cette notification, διὰ τῆς ἐκκλησίας (v.10).

Le contenu ecclésial du μυστήριον est, d’abord, formulé en termes de μυστήριον τοῦ Χριστοῦ connu de Paul et révélé aux apôtres et prophètes (vv.4-5), avant d’être, ensuite, clairement défini comme la co-incorporation ecclésiale des Nations pour partager le même héritage, la même appartenance et la même promesse que les Juifs (v.6). Un tel contenu ecclésial du μυστήριον imprègne admirablement sa manière de se révéler et de se donner à connaître. On connaît le mystère ecclésial pour acquérir une identité et une mission ecclésiales. Ce qui est vrai de Paul, des apôtres et prophètes, des Nations, et donc de tous les croyants. Le contenu gnoséologique de la πολυποίκιλος σοφία τοῦ θεοῦ s’explique, quant à lui, à partir de la position médiatrice de l’Église dans sa diffusion (v.10). L’Église, remplie de la sagesse et de la science divine contenue dans le Christ, sa Tête (1,22), la médiatise aux principautés et puissances cosmiques. Il s’agit de l’Église de Paul, des apôtres et prophètes, des Nations et de tous les croyants, essentiellement décrits, dans le texte, en référence à leur connaissance du mystère (vv.3-9). La médiation capitale du Christ est alors exercée par l’entremise de l’Église, son corps et sa plénitude (1,23).

La contribution majeure de cette recherche peut donc s’énoncer ainsi: (i) l’Évangile n’équivaut pas au mystère, mais il est plutôt la condition instrumentale de sa révélation et de la réalisation de son contenu; (ii) la sagesse infinie de Dieu ne signifie ni le mystère ni l’économie du mystère; elle désigne plutôt la connaissance ou la science divine incarnée par l’Église en vertu même de son union organique au Christ; (iii) la dignité théologique et christologique de l’Église, introduite en 1,22-23, atteint le paroxysme de son expression en 3,10, portant ainsi, également, à son sommet, la bénédiction divine des croyants au ciel dans le Christ (1,3); les considérations relatives à l’Église des Juifs et des Nations, en Ep 3,1-13, couronnent donc l’originalité de l’ecclésiologie de l’épître; (iv) enfin, le motif gnoséologique articulé autour des vocables de la notification, de la révélation, de la connaissance, de l’évangélisation, de l’illumination et de la sagesse, est entièrement mis au service de l’unité ecclésiale et cosmique.